Pour nous, Français, gérer les pourboires en Inde, ce n’est pas évident. À qui donner ? Dans quelles situations ? Et surtout, quel montant prévoir dans son budget de voyage ?
Lors de notre voyage de 20 jours au Rajasthan, on a vite compris que la question des pourboires (tips) allait revenir tous les jours, parfois plusieurs fois. Et c’est souvent un peu stressant. On a appris sur le terrain, en observant, en se trompant, en posant des questions – et surtout, avec l’aide précieuse de Lokendra, notre guide.
Dans cet article, je vous partage tout ce qu’on aurait aimé savoir avant de partir : pourquoi les pourboires sont importants en Inde, à qui les donner, combien, dans quelles situations, et comment les intégrer dans votre budget en roupies.
Pourquoi faut-il donner des pourboires en Inde ?
D’abord parce que le pourboire est culturellement ancré en Inde. Il est attendu, parfois discrètement, mais toujours avec un certain sens de la relation humaine. Donner un pourboire, ce n’est pas juste "faire plaisir", c’est participer concrètement au revenu de nombreuses personnes qui rendent votre voyage plus agréable.
Le saviez-vous ? En 2025, le salaire moyen en Inde tourne autour de 128 $ par mois. Dans ces conditions, un billet de 50 roupies donné avec bienveillance, c’est une vraie reconnaissance pour un service bien fait.
C’est aussi une manière très simple de faire circuler l’argent localement, de remercier, de soutenir, sans déséquilibrer le budget d’un voyageur.
À qui donner des pourboires au Rajasthan, et pour quel montant ?
On s’est souvent posé la question : est-ce que là, on donne ? Et combien ? Voilà ce qu’on a appris après 20 jours de voyage à deux, avec des dizaines de situations différentes.
Pour les guides locaux (souvent pour une visite de fort, de temple ou de ville), on donnait entre 100 et 300 ₹ selon la durée de la visite et la qualité de l’échange.
Pour les bagagistes dans les hôtels ou gares, 20 à 30 ₹ suffisent.
Dans les restaurants, on visait en général 10 à 20 % du montant de l’addition, en fonction du service. On laissait rarement moins de 10 %.
Pour les rickshaws ou transports urbains, rien n’est obligatoire, mais on donnait souvent un petit bonus de 10 ou 20 ₹, surtout quand ils nous aidaient avec les sacs ou qu’ils étaient sympas.
Toutes les petites aides informelles (dans la rue, dans les temples, dans des situations inattendues) peuvent être saluées avec quelques roupies. C’est une attention, pas une obligation. Et si un jour vous sentez un abus, Lokendra était toujours là pour recadrer poliment.
Attention : certains établissements interdisent formellement les pourboires, notamment des hôtels ou lieux touristiques organisés comme Chokhi Dhani à Jaipur. C’est précisé à l’entrée ou sur les brochures.
Prévoir un pourboire en fin de séjour : une belle manière de remercier
À la fin de notre voyage au Rajasthan, on avait clairement envie de remercier notre conducteur et notre guide, qui avaient rendu notre séjour non seulement agréable, mais aussi ultra fluide.
Pour Ganesh, notre chauffeur, présent tous les jours avec le sourire, on a donné 2 000 ₹ (soit 100 ₹ par jour et par personne).
Pour Lokendra, notre guide principal, qui a tout organisé et s’est occupé de tout, on a donné 5 000 ₹.
On a accompagné le tout d’une carte de remerciement écrite à la main, et d’un petit cadeau local, histoire de rendre le geste encore plus personnel. Ce montant représentait à peu près ce qu’on avait économisé grâce à eux : négociations d’hôtels, conseils avisés, flexibilité... C’était logique.
Comment gérer les pourboires au quotidien sans se prendre la tête ?
Le pourboire en Inde, ce n’est pas un moment solennel. C’est une habitude, un geste quotidien. Il faut donc pouvoir le faire rapidement, sans stress.
Nous, on avait mis en place un petit système tout simple : une personne gardait les grosses coupures (200, 500 ₹) pour les restaurants ou les achats importants. L’autre s’occupait des petites coupures et pièces, pour les pourboires, les dons, ou les petites dépenses spontanées. Ça nous a évité pas mal de situations gênantes.
Avoir des roupies toujours prêtes à être sorties, ça change tout. On vous conseille aussi d’avoir un porte-monnaie spécial pour les tips, facile d’accès dans une poche.
Combien budgéter pour les pourboires pendant un voyage en Inde ?
Si vous êtes du genre à vouloir tout anticiper (comme nous), voilà notre estimation basée sur notre séjour de 20 jours à deux.
En moyenne : 800 ₹ par jour pour deux personnes.
Environ 300 ₹ par jour pour les repas (restaurants, snacks, cafés…) Environ 500 ₹ pour les autres services : guides, chauffeurs, bagagistes, aides diverses
Ce qui fait au total 16 000 ₹ de pourboires pour 2 personnes, soit un peu plus de 180 € pour tout le voyage. Un montant très raisonnable, surtout vu l’aide concrète que cela représente pour les personnes concernées, et l’ambiance plus humaine que cela crée tout au long du séjour.
Et si vous avez un doute sur le pourboire à donner ?
Demandez. Vraiment. Lokendra nous a aidé à chaque fois qu’on hésitait : Est-ce que ça se fait ici ? Est-ce que ce montant est correct ? Est-ce qu’on n’est pas en train d’en faire trop ou pas assez ?
Son œil d’Indien habitué à accompagner des Français était précieux. Et quand il y avait un abus ou une situation désagréable, il intervenait immédiatement, toujours avec tact.
Conclusion : gérer les pourboires, ça s’apprend… et ça libère
Au début du voyage, le sujet des pourboires peut être pesant. On a peur de mal faire, de froisser, de donner trop ou pas assez. Mais très vite, ça devient un réflexe naturel. On apprend à lire les situations, à écouter les conseils, à observer ce que font les autres.
Et surtout, on comprend que le pourboire n’est pas une charge ni une contrainte, mais une forme de reconnaissance simple et puissante, parfaitement intégrée à la culture indienne.
Préparez quelques roupies dans la poche, un peu d’empathie, et beaucoup de bienveillance.
Le reste suivra.